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Finale 2012 de hockey russe Bandy, à Uppsala en Suède

Depuis plusieurs générations, les Canadiens en général et les Québécois en particulier sont des fanatiques de hockey sur glace. Dans les pays scandinaves, en Russie et aux États-Unis, ce sport jouit aussi d’une très grande popularité. Avec l’arrivée d’immigrants latinos et Européens en Amérique du Nord, les Nord-Américains ont appris à connaître, aimer et pratiquer le football européen (aussi appelé soccer).

Mais il existe un autre sport dont j’ignorais totalement l’existence, un heureux mélange entre le hockey sur glace et le soccer. Connu depuis au moins un siècle en Europe, le bandy est maintenant pratiqué au Canada depuis les années 80.

L’histoire d’un sport étrange

Les premières parties de bandy ont été jouées en Russie sur les grandes étendues de glace des steppes russes. Le jeu est devenu populaire parmi la noblesse russe, au début des années 1700, à la cour royale de Pierre 1er le Grand, en y jouant à Saint-Pétersbourg, sur la rivière Neva gelée. Dès la seconde moitié du 19e siècle, le jeu est également devenu populaire parmi les masses de tout l’empire russe. Ce sport a été en démonstration aux Jeux olympiques d’Oslo en Norvège en 1952. Depuis, il s’est répandu populaire dans plus de 27 pays et leurs fédérations affiliées. Malgré tout, il reste encore un sport peu connu.

Spectacles et spectateurs extérieurs

Imaginez plusieurs milliers d’amateurs debout pendant 90 minutes (2 périodes de 45 minutes) tentant de suivre une petite balle orange qui rebondit entre 22 joueurs présents sur une glace, de la grandeur d’un terrain de soccer. Et ce n’est pas tout. Un peu comme le hockey sur gazon, le bâton de hockey est la moitié de la grandeur du bâton traditionnel et courbé à son extrémité en demi-lune. Et les joueurs frappent la balle avec les deux mains placées à l’extrémité du bâton, un peu comme au baseball. Et celle-ci virevolte en hauteur, souvent plusieurs dizaines de mètres, pour atterrir devant le but adverse. Difficile de suivre, je l’avoue.

Pour ajouter à la complexité, aucun contact n’est permis. Les patineurs déchaînés accélèrent en poussant la balle et en tenant le bâton d’une seule main, et de l’autre, balance leur bras comme au patin de vitesse. Les collisions accidentelles sont très fréquentes, mais les joueurs sont relativement bien protégés.

Le gardien de but hybride

Le rôle du cerbère est un drôle de mélange entre le soccer et le hockey sur glace. Il est équipé de larges jambières, mais sans bâton. Il arrête les balles avec ses mains protégées de petits gants. Lors des arrêts, il remet la balle en jeu en la lançant de toutes ses forces au joueur situé le plus prêt du but adverse.

Et les mises en jeu sont fréquentes. Lorsque la balle sort du terrain, le gardien de but en possède plusieurs dans un sac et remet aussitôt la balle en jeu. Si la balle est lancée à l’arrière du but, comme au soccer, la mise en jeu se fait par un tir en coin.

Voici la vidéo d’un tir de pénalité

Petit gabarit, grande endurance

Les joueurs qui optent pour ce sport sont souvent très rapides, mais ne possèdent pas le gabarit pour le hockey sur glace avec contact. Mais ne vous méprenez pas. Vous devez posséder une forme physique exceptionnelle pour réussir à patiner pendant 90 minutes sans presque aucune possibilité de remplacement. Les joueurs de hockey sur glace dépassent rarement 20 minutes de jeu, avec de nombreuses pauses.

Comme au soccer, les joueurs restent sur la glace, et peuvent rarement être remplacés. Et la glace est gigantesque, et le rythme infernal. En cas d’égalité, la partie se continue en tranche de 15 minutes jusqu’à ce qu’un but soit compté (mort subite).

Congelé d’excitation

J’avoue que les estrades frigorifiées du stade n’ont pas réussi à garder notre intérêt pendant la première période. Nous étions assis sur les marches froides, alors que tous les spectateurs locaux restaient debout. En deuxième période, nous avons changé de stratégie pour adopter la position de l’autochtone et sommes restés debout. Cette posture nous a permis de bouger un peu plus et de conserver notre chaleur.

La finale suédoise du 24 et 25 mars 2012

Le dernier match pour le championnat suédois est joué chaque année le troisième dimanche de mars au Studenternas Idrottsplats à Uppsala, en attirant des foules de plus de 20 000 spectateurs. La raison pour laquelle le match de la finale se tient à Uppsala tient au fait du succès de l’équipe IFK Uppsala au début du 20e siècle, qui a remporté 11 titres dans le championnat suédois entre 1907 et 1920.

À partir de 2013, la finale déménagera pour se disputer à l’intérieur de l’aréna Friends, le nouveau stade national de football avec un toit rétractable d’une capacité de plus 50 000 spectateurs.

But à la finale de hockey bandy des femmes à Uppsala, Suède le 24 mars 2012

Alcool et débordement

Le hockey bandy en Suède est célèbre pour sa « culture », autant pour les joueurs que les spectateurs, qui exige beaucoup de courage et de dévouement. Une « valise bandy » est l’accessoire classique pour le spectateur, généralement en cuir brun, bien usé et contenant une boisson chaude dans un thermos et une bouteille d’alcool. Puisque le bandy est le plus souvent joué en plein air pendant l’hiver, il est nécessaire que les spectateurs s’équipent d’un flacon et d’un thermos de liquide « réchauffant ».

Les autorités veulent empêcher les hooligans de prendre le contrôle et de créer des confrontations entre partisans. Le seul débit de boisson sur les lieux sert une bière brune tiède, dans une bouteille de plastique, à 3 % d’alcool. Infecte. Et à fort prix. Mais les gens apportent avec eux des petites bouteilles de vodka, de Jägermeister (digestif à 35 % à base d’herbe) pour stimuler leur fanatisme.

Célébration de l’équipe gagnante – Final de bandy femme – Uppsala, Suède – 24 mars 2012

Dernier petit détail : Les partisans des deux équipes sont divisés par estrade, pour éviter les échauffourées. Et la sécurité est présente et attentive à tous débordements. On ne rigole pas avec les Vikings.

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