Un peu comme un enfant rêve à Disneyland, je rêvais depuis longtemps d’un séjour à Liverpool. Bien que plus jeune qu’eux, j’ai découvert leur musique en même temps, de 1963, l’année de leur premier succès, jusqu’à la dissolution du groupe en 1970. De mon lit, j’écoutais cette
À l’époque, pour comprendre les paroles de leurs chansons, je me mis en tête d’apprendre l’anglais. Pour rapidement me rendre compte que leur univers ne tournait qu’autour des filles. Mais leur champ d’expertise s’est élargi rapidement. Quelques années plus tard, leur texte traitait plutôt de révolution, de paix, d’amour universel, de liberté. Toujours d’actualité 50 ans plus tard.
Le voyage à la Mecque
Après la disparition du groupe, j’ai continué à m’intéresser à l’évolution de leur carrière. Liverpool restait un incontournable dans ma quête. Je devais boucler la boucle.
Je débute ma visite au Saint-Graal des Fab Four, en empruntant le train Londres-Liverpool, un trajet de 3 heures d’environ 40 pounds (80 $) aller-retour, à bord d’un train en période hors pointe. J’ajoute un hôtel 4 étoiles à deux pas de la gare, à 70 pounds (140 $) la nuit. We will work it out.
Première partie: Musée des Beatles « underground »
Après avoir longtemps ignoré le potentiel touristique des « Four Boys who shook the world », la ville de Liverpool a finalement compris. Après avoir détruit dans les années 80 The Cavern Club qui a vu naître leur musique, ils ont mis sur pied un musée en 1990 au Albert Dock, l’équivalent du Vieux-Port à Montréal.
La première journée, vous devez consacrer au moins 2 heures pour y savourer chacune des salles. Si comme moi, vous connaissez presque tout de leur vie, vous ne découvrirez pas grand-chose. Le surprenant prix d’entrée de 13 pounds (26 $) en vaut la peine. Situé au sous-sol d’un immense complexe restauré, vous déambulez dans une sorte de tunnel, à travers des dizaines de salles mal éclairées.
Frustrant audioguide
L’audio guide, disponible en 8 langues, est commenté par Julia Baird (la demi-sœur de John Lennon) en anglais comme en français. Son français est élémentaire et assez agaçant à la longue. Si vous comprenez l’anglais, n’hésitez pas et choisissez les commentaires dans sa langue originale. En anglais, les entrevues des différents personnages sont plus intéressantes à entendre qu’en surimpression française.
Les nombreux postes de l’audio guide ne sont pas placés en ordre, et crée de la confusion. De plus, les commentaires sont beaucoup trop longs et ceux-ci ne se déclenchent pas automatiquement à l’approche d’un poste. Dommage. À la fin, je me contentais de lire les panneaux et je ne me servais plus de l’audioguide.
Tableaux obligés et superflus
Le tableau le plus intéressant est sans doute la reconstitution à l’échelle du Cavern Club, la salle mythique qui les vu naître. Plusieurs photos inédites de cette époque ornent les murs. J’ai bien aimé la salle racontant leur ascension à la Casbah ou à Hambourg.
Pourquoi ne pas plutôt ajouter sur écran géant des entrevues de qualité des membres, des vidéos de l’époque, des extraits de spectacles inédits ou des films en studio? Les mini-écrans vieillots ici et là sont de piètre qualité.
Et aucune diffusion de leur dernier spectacle du 30 janvier 1969 à Londres, le Roof Top Concert ou encore des extraits des enregistrements du film Let It Be tombé en disgrâce après la séparation du groupe. On aurait aussi intérêt à dépoussiérer quelques items de l’exposition et améliorer la qualité des mannequins et des vitrines, pour en apprécier toute leur importance.
Exposition complaisante
On veut probablement éviter de froisser les amis et membres survivants qui ont si gentiment contribué aux archives de ce musée.
La vie d’un Beatles n’a pas été un fleuve tranquille, mais souvent une tempête entre deux escales.
Boutique « Made in China »
Après le Starbuck rétro, vous traversez l’incontournable boutique. Les vrais fans seront déçus des t-shirts de mauvaise qualité ou des porte-clefs en plastique. Aucune trace de livres, biographies ou d’items exclusifs. Mais j’imagine que le consommateur moyen est friand de ces breloques plus abordables. Triste constat.
Évitez aussi l’exposition de 37 photos inédites en noir et blanc, qui ne valent pas le montant additionnel de 3 pounds (6 $).
Deuxième partie – la visite guidée
J’ai consulté toute l’information disponible sur les différents types de tours guidées des lieux sacrés de Liverpool. Il en existe quatre :
- The Beatles Walk : un tour que vous pouvez effectuer vous-même grâce à une application sur téléphone intelligent.
- Liverpool Up On, Hop Off Bus Tour : Tour qui ne couvre que les points d’intérêt du centre-ville (10 £ ou 20 $).
- Magical Mystery Tour Bus : Un tour guidé traitant exclusivement des Beatles pendant 2 heures, dans un autobus de 50 places (17 £ ou 34 $).
- Fab Four Taxi Tour : Tour guidé personnalisé dans un taxi anglais spacieux. Prix par taxi de 45 £ – 90 $ pour 2 heures ou 55 £ – 110 $ pour 3 heures (max 5 personnes).
Vivre une expérience unique, avec un guide privé
Nous optons pour le tour privé en taxi. Nous nous sommes rendus à la boutique Hard Day’s Night Shop, au coin de Mathew Street et North John Street pour réserver et donner un dépôt de 5 £. Vous en profitez pour déambuler dans ce secteur légendaire consacré aux Beatles.
Notre choix s’arrête au tour de deux heures, mais à force de questionner notre guide, notre tour est devenu à la longue un tour de trois heures. Nous débutons avec la visite des maisons de Ringo et du bar où sa mère travaillait (sur la pochette de Sentimental Journey).
La visite se poursuit à la maison de Paul et celle de John, propriété du National Trust, un organisme de conservation du patrimoine britannique. On continue avec la visite de la demeure de Georges, l’arrêt à Penny Lane, suivi de l’école où ils se sont rencontrés en 1957, et l’église où ils ont joué ensemble la première fois, Strawberry Field et encore beaucoup plus.
La douzaine de guides-chauffeurs sont de véritables encyclopédies vivantes. La plupart des guides plus âgées connaissent les Beatles personnellement. Notre guide Phil les a vues plusieurs fois au Cavern Club dans les années 60. Le seul point négatif est l’accent Scouse typique de Liverpool souvent difficile à comprendre.
Vous ne pourrez pas vous tromper. Sur Trip Advisor 99 % des utilisateurs les ont adorés. Et nous aussi. Un week-end tout simplement historique et inoubliable.