En 1972, le gouvernement communiste de l’URSS décide de construire un immense hôtel de 22 étages dans cette ville médiévale, pour accueillir les touristes capitalistes, mais surtout les dollars de ceux-ci. Pour s’assurer que ces touristes ne soient pas des espions déguisés, l’hôtel a été truffé de microphones et de caméras cachées, tout autant que son restaurant et toutes les chambres d’un étage au complet.
Les chambres de cet étage « spécial » étaient réservées pour les individus suspects dont le KGB, le service de renseignement de l’URSS, pouvait surveiller les faits et gestes derrière les miroirs, enregistrer les conversations téléphoniques et même les entretiens privés dans les chambres.
La légende raconte que les Occidentaux qui connaissaient l’existence des microphones dans les chambres avaient l’habitude de laisser la télé allumée, avec comme seul bruit de fond, le son envahissant d’un canal hors d’onde. Après quelques minutes de ce bruit, un préposé cognait à la porte pour aviser les visiteurs de fermer le poste de télévision.
Seul gratte-ciel du monde communiste
Ce bâtiment qui détonne du reste de la ville, était à l’époque le seul édifice en hauteur de Tallinn. Situé étrangement à l’entrée de la vieille cité médiévale et non loin du port, ce gigantesque bâtiment est maintenant entouré d’un immense centre commercial moderne. Le musée a été ouvert récemment, en décembre 2011, plus de vingt ans après le démantèlement de l’URSS et la déclaration de l’indépendance de cette petite république balte, en 1991.
Beaucoup d’anecdotes, mais peu à voir
Elle connaît par contre son texte par cœur et le débite rapidement au début, d’un ton saccadé et presque inintelligible. Mais sitôt la timidité disparue, il devient beaucoup plus facile de comprendre son anglais, imprégné de langue slave. Et nous la sentons plus confortable, souriante et détendue.
Suivez la guide
Oubliez les gadgets à la James Bond ou encore une mission de l’équipe de Mission impossible, ce musée n’en ait véritablement pas un. Tout d’abord, ce n’est pas un endroit où vous pouvez circuler librement. Vous devez obligatoirement suivre la guide de salle en salle, et écouter religieusement ses longues anecdotes sur le régime soviétique.
Ce musée ne contient en réalité que très peu d’artefacts. Sur les murs, vous pouvez apercevoir de nombreuses photos de cette époque (1972-1991), mais vous avez assez peu de temps pour lire les légendes. Après le visionnement de la petite vidéo promotionnelle d’époque de l’hôtel, très représentatif de l’atmosphère des seventies, vous devez aussitôt vous déplacer dans une autre salle. Pas de traîne-savate, sinon… la Sibérie.
Le clou du tour : la salle d’écoute
Quelques boîtes de contrôles téléphoniques, des fils qui pendouillent du plafond, un vieux magnétophone, et un bureau avec une estampille du gouvernement soviétique.
Très peu à se mettre sous la dent. Assez décevant. Selon la légende, cette salle fermée avec une porte d’acier n’aurait été découverte qu’en 1994, soit 3 ans après la fuite des méchants bolcheviques. Difficile à croire.
Le prix à payer du communisme
Le prix de 7 euros (10 $) par adulte et de 15 euros (22 $) pour 2 adultes et 2 enfants est très abordable, bien que je doute que les enfants puissent demeurer intéressés longtemps par les histoires de machiavéliques Russes qui grâce à l’écoute électronique, épient les bons capitalistes. Mais je dois avoir conservé mon cœur d’enfant et d’agent de l’IMF.