Depuis que cette chaîne de 400 restaurants, originaires d’Edmonton, s’est établie au Québec au milieu des années 2000, j’ai visité à quelques reprises leur récente succursale de Lachenaie, au nord de Montréal.
Elle est stratégiquement située entre le Costco, le cinéma Triomphe et le nouvel hôpital de Lachenaie.
Lorsque vous circulez à grande vitesse sur l’autoroute 40, l’architecture tape-à-l’œil de leur immeuble capte aussitôt votre regard. Et c’est justement le but de l’exercice, pour attirer une première fois la clientèle de passage, amateur de pizza et d’événements sportifs à la télé. Et de façade « kitsch ».
Sports Bar, moins tendance que La Cage aux sports
En s’installant en terre québécoise, cette chaîne cherchait à compétitionner La cage aux sports, dominant depuis des lustres le marché du restaurant-bar sportif dans le Bas-Canada. Dans le passé, plusieurs chaînes de ce genre se sont cassées les dents comme les Moe’s Deli & Bar, ou New-York Deli & Grill.
Il est quand même risqué d’essayer de concurrencer le décor post-industriel de « La Cage » avec ses avions accrochés au plafond et autres objets cultes de musée du sportif sédentaire et autres « Couch Potato ».
Service mécanique, sans chaleur
À ma première visite, j’ai risqué la grande salle à manger où il est pratiquement impossible de visionner un match sur un téléviseur. À mes deux autres passages, je me suis plutôt réfugié dans le bar exigu, pour voir un match de football et dernièrement, un match éliminatoire de hockey de nos valeureux Canadiens.
À toutes mes visites, j’ai trouvé le personnel relativement froid et désintéressé. Ils sont bien sûr très jeunes et probablement surchargés, mais j’imagine que les gens ne fréquentent pas cet endroit pour se trouver un ami parmi le personnel (comme chez Jean Coutu).
J’ai comme une vague impression que l’on veut se débarrasser de moi, aussitôt mon assiette terminée.
Pizza, burger, ailes, à grand prix
À l’occasion, j’aime bien m’offrir un repas de restauration rapide avec ma famille et mes amis. Mais généralement, ce type de repas est abordable, tout en étant de qualité acceptable. Mais ici la malbouffe est considérée comme un aliment de luxe et rarement bon marché. Attendez-vous à payer votre bière à gros prix et recevoir une facture totale assez salée, pour un rapport qualité-prix assez faible.
Une cuisine qui fait du bruit
À chacune de mes visites, je trouvais l’environnement bruyant. Mais n’est-ce pas le propre de ce type de restaurant où des dizaines de téléviseurs diffusent en même temps plusieurs matchs sportifs? Mais pas à ma dernière visite.
Dès le début de la partie, un préposé a élevé le son des téléviseurs à un niveau intolérable. Même mon fils de 22 ans, amateur de ce type de bar sportif, n’en revenait pas du niveau de bruit. Après avoir signalé cet état de fait à quelques employés, rien n’y changea.
Aussitôt notre repas terminé, nous avons quitté manu militari cet enfer sonore.
Ce n’est vraiment pas le moment!
Avant de quitter, après avoir réglé ma note, ma fille avait laissé la moitié de sa pizza dans l’assiette. Notre serveuse ayant disparu, j’interpelle gentiment une autre serveuse pour obtenir une boîte pour la maison. Elle me répondit brusquement que ce n’était vraiment pas le moment (de la déranger parce qu’elle est débordée, la mademoiselle). Ouf. Sa réplique m’a coupé les jambes. Je demande alors à sa collègue qui, avec empressement, me remit la boîte en question.
Respect
Si cette entreprise ne révise pas son service à la clientèle et sa grille de prix, je prévois qu’à moyen terme les Québécois se lasseront de si peu de considération. Ce n’est pas parce que tu aimes ingérer un peu de cholestérol, en compagnie de ton équipe préférée, que tu dois être traité comme un client sans goût, sans jugement et inélastique aux prix..