En parcourant la route entre Rawdon et St-Alphonse Rodriguez, j’ai croisé à plusieurs reprises ce lieu éclectique et improbable. En retrait de la route, une petite bâtisse en bois naturel fait figure d’enfant perdu. Pourtant une affiche avec un sombrero annonce un menu mexicain, à mille lieues des grands centres. Probablement des immigrants, me dis-je, qui ont été forcés par le gouvernement à s’installer en région. Ils ne survivront pas longtemps dans ce bled perdu.
Martin Deschamps aime
Mais en lisant une entrevue avec Martin Deschamps dans le journal local L’Action, cette vedette-citoyen de Rawdon vante les mérites de ce petit restaurant. J’allais aussitôt visiter leur site Web pour m’apercevoir que notre chanteur rock apparaissait sur leur page d’accueil. Hum, suspect.
Ha yaille, yaille, yaille, Santa Lucia
« Qu’à cela ne tienne. Essaye-le pour voir », me chuchota mon mauvais petit diable sur mon épaule.
Plusieurs jours d’avance, je fais une réservation pour le vendredi suivant. La dame s’empresse de me dire que je suis chanceux parce que c’était sa dernière table et que le restaurant est maintenant complet.
Rendu à destination, je constate que le petit stationnement est effectivement plein. Après m’être stationné sur l’herbe, je franchis la porte, et c’est le choc. Les murs et les plafonds sont chargés de décorations multicolores bon marché, tout aussi disparates que multicolores. Un groupe de villégiateurs occupe la majeure partie de la petite salle. Mon fils et sa copine connaissent bien la cuisine typique du Mexique. Pour ma part, je ne suis pas un grand amateur, mais je me laisse tenter. Après quelques Margueritas.
Sympathique et bigarré
L’accueil de Louise Savard, la propriétaire-serveuse-réceptionniste est sans reproche. On constate qu’elle aime son métier. Elle a déjà été propriétaire d’un restaurant mexicain à Montréal, mais elle adore son nouveau coin de pays.
Les repas sont préparés par une jeune femme chilienne, récemment immigrée, habitant un petit village de la région. Selon mes connaisseurs, la cuisine est rustique, mais authentique. À part le manque de salsa avec les nachos, les portions sont généreuses et les plats sont bien présentés. Et finalement j’aime bien.
L’alcool et l’addition
Étrangement, ici, on ne peut pas apporter sa propre « eau-de-vie ». On vous sert de la bière mexicaine ou locale, des Margueritas grands format. La carte de vin est limitée avec quelques vins espagnols corsés, autour de 25 $. Notre repas pour 5 personnes nous a coûté 160 $ incluant taxes et alcool, mais avant le pourboire. Ce qui est relativement abordable, avec une moyenne de 30 $ par personne.
Attention
L’endroit est très petit, à peine 25 chaises à l’intérieur et un 25 autres places l’été sur la terrasse. Il est important de réserver bien à l’avance. On n’accepte aucune carte de crédit, seulement les cartes de débit ou l’argent comptant. Et n’oubliez pas votre GPS pour trouver l’endroit.
Caramba!