Le grand pic est un oiseau majestueux de l’Amérique du Nord, mesurant de 40 à 50 cm (16 à 20 pouces), avec une envergure atteignant jusqu’à 75 cm (30 pouces). Il est solitaire, sauf pendant l’accouplement.
Il est très protecteur de son territoire, qui peut mesurer quelques kilomètres carrés. Il ne faut pas le confondre avec deux autres types de pics, le petit pic mineur, d’une hauteur de14 à 18 cm (5,5 à 7 po) ou le pic chevelu (moyen) d’environ 25 cm de haut (10 po).
Le tambourinage bruyant du pic-bois
Il y a plusieurs années, j’ai eu maille à partir avec mon premier grand pic. En pleine nuit, ce grand oiseau s’est mis à frapper à répétition avec son bec sur le chapeau en acier de la cheminée de ma résidence. Après 15 minutes de ce boucan, je me suis décidé à sortir pour tenter de faire fuir le bruyant volatile. J’ai eu beau tenter de l’effrayer avec de grands gestes, de crier ou de frapper dans mes mains, sans beaucoup de succès.
J’ai finalement lancé quelques cailloux sur la bestiole, sans jamais l’atteindre, puisque ma cheminée dépasse de plusieurs mètres ma maison de deux étages. Mais mes tirs répétés ont eu l’effet escompté. Celui-ci a déguerpi, sans bruit.
Voyez une vidéo éloquente d’un grand pic qui tambourine sur une plaque d’acier d’un poteau électrique, sur youtube.com.
Pourquoi tant de trous et de bruit?
Le grand pic cogne sur des arbres creux ou des structures, pour trois raisons distinctes.
-
- Pour se nourrir. La plupart des arbres auxquels ils s’attaquent sont généralement infestés de fourmis ou autres insectes, dont ils raffolent. Vous constaterez alors des dizaines de petits trous sur le tronc, comme si on y avait tiré de la mitraillette sur l’arbre convoité.
. - Pour se loger. Dans un grand pin, il creuse une cavité d’une profondeur d’une quarantaine de centimètres (18 po), situé jusqu’à 25 mètres de hauteur. En cas d’attaque de prédateurs, pour s’assurer d’une retraite rapide, il creusera de nombreuses autres cavités, toutes reliées entre elles. Son nid sera tapissé de nombreux copeaux de bois, issus de ses travaux de perforation.
. - Pour déterminer son territoire et l’accouplement. Le tambourinage avec son bec sert aussi à proclamer son territoire. Il donne de nombreux coups de bec rapides sur un tronc pour obtenir la résonance qu’il faut pour aviser les autres pics. À défaut d’arbres creux, il utilisera tout ce qui lui tombe sous le bec, comme un toit de tôle, gouttières ou poteau d’acier. Ce tambourinage est plus fréquent le matin, mais se produit aussi pendant la journée. Il augmentera en intensité pendant la saison des amours et la parade nuptiale. Ces tambourinages sont très bruyants, répétitifs et peuvent être entendus d’assez loin.
- Pour se nourrir. La plupart des arbres auxquels ils s’attaquent sont généralement infestés de fourmis ou autres insectes, dont ils raffolent. Vous constaterez alors des dizaines de petits trous sur le tronc, comme si on y avait tiré de la mitraillette sur l’arbre convoité.
Il est facile de savoir si un grand pic a bel et bien creusé un trou dans un arbre, en examinant le pied de l’arbre où vous y retrouverez un amoncellement de copeaux de bois.
Les dommages aux poteaux électriques d’Hydro-Québec
On m’avait déjà parlé des dommages causés par le grand pic aux poteaux électriques. Je me disais que c’était probablement plus une légende urbaine que la réalité. Jusqu’à tout récemment quand j’ai constaté les dommages impressionnants à une série de poteaux presque neufs. Plusieurs poteaux traités contre le pourrissement ont été attaqués de façon étonnante par cette petite bête. Un des poteaux a été endommagé jusqu’à le rendre dangereux. Plus d’une dizaine de trous d’au moins 15 centimètres sont percés à plusieurs endroits. Cet animal ailé s’est même attaqué à un poteau équipé d’un transformateur.
Plusieurs études ont été publiées pour tenter d’expliquer ces comportements étranges. Après avoir émis la théorie que les bêtes étaient attirées par le créosote, ou que crépitement de l’électricité s’apparentant au bruit des insectes, pouvait les motiver à creuser, les biologistes ont simplement conclu que pour cet oiseau de s’installer dans un poteau représentait l’endroit idéal pour surveiller son territoire, en lui offrant une perspective qu’un arbre ne peut pas lui offrir.
Je vous invite à lire quelques documents en anglais publiés sur ce sujet :
- Woodpecker and Utility Pole Damage
- Potential solution for woodpecker damage to utility pole crossarms
Réparer les dégâts causés par le grand pic
La technique la plus populaire consiste à injecter dans la structure une colle à base d’époxy, pour boucher les dommages et solidifier le poteau. La réparation coûte environ 150 $ par trou. Si les dommages sont trop sévères, le remplacement du poteau peut être plus avantageux. Voyez sur le site Web de TDS Inspection, la méthode utilisée pour réparer les cavités laissées par le vandale.
Si vous constatez ce type de dommages à des poteaux, communiquez avec Hydro-Québec au 1-800-790-2424 , pour les aviser le plus rapidement possible, afin d’éviter les dommages potentiels causés par un bris.
Il y en avait un chez Michel l’autre jour, Xavier était bien impressionné, mais l’arbre en face la maison lui devait moins l’être 😉 Heureux de t’avoir croiser ce matin
Bonjour Benoît,
Je viens de lire ton article et ta suggestion: Grand pic qui tambourine sur une plaque d’acier d’un poteau électrique sur You Tube.
L’oiseau que l’on voit n’est pas un grand pic. C’est un pic mineur ou un pic chevelu (selon sa longueur).
Bonne journée!
[…] plus, ces poteaux sont attaqués par les pics-bois. Les grands pics, entre autres, peuvent endommager des poteaux de bois traité au point d’en compromettre la structure et d’entraîner leur remplacement […]