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David Bowie à Toronto, un précurseur sous toutes ses coutures

J’avais entendu parler de l’exposition de David Bowie à Londres au printemps 2013 (du 23 mars au 11 août). Cet événement coïncidait avec les 10 ans de silence de l’icône de 66 ans, et le lancement de son 24e album studio en mars 2013. Admirateur de son œuvre depuis ses débuts, j’avais planifié me rendre en terre d’Albion, mais finalement j’ai appris qu’au lieu de voler 6000 km, je n’aurai qu’à parcourir 700 km pour me rendre à Toronto, à l’automne 2013 (du 25 septembre au 27 novembre).

Après avoir réservé les billets pour l’exposition, mon train et mon hôtel, me voilà finalement devant l’Art Gallery of Ontario, le cœur palpitant. J’avais pris soin de réserver le premier départ de 10 h un jour de semaine, pour éviter que la foule ne soit trop dense. Plusieurs personnes faisaient déjà la file pour assister à cet événement unique, mais l’attente était de courte durée.

David Bowie is … Forever

En réalité, M. Bowie est un avide collectionneur de lui-même, un disciple probable de l’accumulation compulsive (syllogomanie) comme on l’appelle maintenant. Pour préparer cet événement, les muséologues ont pigé dans plus de 75 000 items lui appartenant, n’en conservant que 300.

Il est de plus un fanatique du contrôle (control freak), ayant lui-même planifié son image, son art, ses communications, en plus de sa musique depuis ses tous débuts, au milieu des années 60.

Vous y trouverez des lettres écrites de sa main ou reçues par d’autres datant des années 60, des télégrammes, des contrats, des dessins, croquis de ses costumes et maquillages, maquettes de scène, des centaines de manuscrits de chanson, ou de feuilles de musique. Même les images de ses vidéos sont dessinées à la main plan par plan.

Des heures de plaisir pour les passionnés.

Le premier étage

L’exposition est disposée sur deux étages. À l’entrée, l’on vous remet un baladeur qui vous permettra d’interagir avec chacun des tableaux, soit par des entrevues, de la musique ou des commentaires. Les fans de la première heure seront comblés par le premier étage qui trace ses débuts dans les dizaines de groupes auxquels il a appartenu. Vous y verrez ses premiers dessins, les livres qui l’ont influencé, le jazz qu’ils ont découvert jeunes avec son demi-frère, qui souffrait de problèmes mentaux. Plusieurs plateaux multimédias brosseront le tableau de chacune des époques de M. Bowie. Un travail colossal.

  • Sur cet étage, vous y traverserez quatre salles. La première salle couvre la période allant de sa naissance en 1947 jusqu’à son premier album en 1966.
  • La deuxième salle est consacrée exclusivement à la chanson qui l’a fait connaître en 1968 et qu’il a écrite après avoir vu le film de Stanley Kubrick, Space Odyssey, qui est en fait un jeu de mots avec le titre Space Oddity. D’Ailleurs, c’est le succès de cette chanson qui l’a incité à créer son personnage d’outre-espace Ziggy Stardust.
  • La troisième salle survole un thème plus spécialisé, soit son affection pour l’art d’Andy Warhol, artiste éclectique new-yorkais, qu’il a rencontré pour la première fois en 1970, et qu’il a d’ailleurs personnifiée dans le film Basquiat en 1996.
  • La quatrième salle traite de la naissance de son personnage Ziggy Stardust, en 1971, avec les influences qui l’ont amené à choisir ce personnage androgyne, si controversé.

Un aficionado comme moi y a facilement passé une bonne heure, mais la majorité des badauds traverseront la première partie en moins de 30 minutes.

Le deuxième étage

La deuxième partie est beaucoup plus dense. Vous y parcourrez au moins sept salles, avant d’aboutir dans l’incontournable boutique souvenir.

  • La première salle est immense et couvre la période de 1972 à 1976, et y traite de ses influences, des couturiers, romans, films, arts, etc. qui ont tracé le chemin de son succès. Vous y verrez de nombreux extraits vidéos jamais vus, maquettes de pochettes (souvent censurés), lettres manuscrites, des dizaines de costumes tout aussi intrigants les uns que les autres. Fait intéressant, la plupart des mannequins blancs portent un masque gris moulé au visage de Bowie. On vous offre même une section ou vous pouvez manipuler les pochettes vintages de disques vinyles de l’époque.
  • La deuxième salle vous montre principalement des costumes et des couturiers de la période 1976 à 1980, où Bowie a produit de nombreux vidéos aussi étranges que fascinants.
  • Dans la troisième salle vous sont projetés des extraits des films où Bowie a joué, avec divers artefacts cinématographiques.
  • Dans la quatrième salle, des téléviseurs empilés projettent plusieurs vidéos de Bowie produits dans les années 80 jusqu’à aujourd’hui. Fait intéressant, les téléviseurs sont activés selon l’endroit où vous vous trouvez dans la salle.

Le clou de la visite

  • Vous vivrez l’apothéose de cette aventure dans la sixième salle. Un gigantesque entrepôt haut de plusieurs étages, où vous pourrez visionner les concerts marquants de l’artiste, de Ziggy, en passant par Live Aid et ses spectacles dans les grands stades. J’ai particulièrement apprécié le concert de David Live de 1974, où Bowie surprenait tous ses admirateurs en abandonnant son personnage d’outre espace.
  • La septième et dernière salle traite de la photographie de Bowie et de son influence aujourd’hui dans plusieurs sphères de la mode, de la musique et de l’art en général. Un tableau périodique des éléments est particulièrement intéressant dressant la liste de toutes les personnes qui ont influencé son art et qui en retour ont été influencé par cet homme kaléidoscope.

J’ai passé au moins deux heures dans la deuxième partie, en plus d’un autre 30 minutes dans la boutique souvenir remplie de trouvailles et d’inédits, surtout pour les collectionneurs.

Le livre de l’exposition est 40 $ (-10 % pour les membres), aussi disponible aussi sur Amazon.ca.  Plus de 250 pages d’un pur délice.

Plusieurs autres livres m’intéressaient, mais ils étaient offerts à un prix exorbitant. Je peux tous les trouver à bien meilleur coût sur le Web. Beaucoup de breloques chinoises de mauvaise qualité à l’effigie de Bowie sont aussi offertes pour les touristes.

Voyez un excellent reportage vidéo De Ziggy Stardust à aujourd’hui, David Bowie exposé à Toronto de Radio-Canada.

Les prochaines dates et lieux

Ceux qui manqueront cette exposition pourront se rabattre sur Sao Paulo au Brésil, Chicago, Paris ou Gronigen aux Pays-Bas. D’autres dates seront annoncées sur le site David Bowie – Wikipédia.

  • Sao Paulo, Brésil – du 28 janvier au 21 avril 2014 – Museum of Image and Sound
  • Chicago, États-Unis – Septembre 2014 à janvier 2015 – Museum of Contemporary Art
  • Paris, France – du 2 mars au 31 mai 2015 – Philharmonie de Paris/ Cité de la Musique
  • Groningen, Pays-Bas – du 15 décembre 2015 au 15 mars 2016 – Groninger Museum

Dates : Jusqu’au 27 novembre 2013
Prix : 30 $ (avec plusieurs types de rabais disponibles)

Categories: Lieux touristiques
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