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La Cage aux sports, incontournable messe du gérant d’estrade

Dans leur publicité, ce restaurant-culte aime bien nous faire croire que La cage aux sports est l’endroit par excellence des sportifs. En fait, à part quelques adolescents qui viennent célébrer leur fin de saison de soccer, hockey mineur ou baseball, vous ne croiserez pas beaucoup d’athlètes dans les murs de cette chapelle d’ailes de poulet.

La cérémonie

Cette congrégation de 50 restaurants est devenue depuis 1994 le refuge de beaucoup d’amateurs de sports télévisés. La recette? Un nom étrange, des centaines d’écrans, une bouffe prévisible d’éternel adolescent, un décor de garage, une immense « pop-cornière » à volonté et un personnel étonnamment efficace. La taverne moderne, sans les langues dans le vinaigre.

La basilique du kitch

Lorsque l’on s’y engouffre, le bâtiment étonne par son éclectisme. Un musée digne des marchés aux puces où s’empilent chandails de vedettes, vélo, patins, ballons, gants de boxe et un gigantesque avion suspendu au-dessus de nos têtes. Je n’ai d’ailleurs jamais compris le concept de l’avion dans un sports-bar, probablement pour attirer notre attention au plafond plutôt que dans notre assiette.

Le cholestérol selon la Sainte-Flanelle

Le menu ne varie pas beaucoup, même lors des changements de saison. Ma tendre partenaire apprécie les sandwichs exotiques (ciabatta et autre panini). Pour ma part, le steak me plaît, toujours apprêté à point et très abordable. Les ailes de poulet ont longtemps fait partie de mes favoris, mais je remarque qu’au fil des années, le poids des ailes diminue, emporté par les nombreuses promotions et rabais ponctuels, lors de certains jours de la semaine et lorsque le St-Graal compte 5 buts.

Les servantes de messe

Vous verrez très peu d’hommes vous servir à la CAS. Autrefois habillé sexy et prépubère, le concept de serveuse à évolué en même temps que les mentalités. Les hommes n’y vont plus (techniquement) pour reluquer les serveuses et leur susurrer un calembour de mononcle. Ils préfèrent un service de qualité, rapide et courtois. Mais vous y trouverez rarement des serveuses ménopausées ou bien enrobées. Coïncidences?

Les enfants de chœur

Je ne suis plus capable d’entendre le staff taper des mains en entonnant la chanson des Flinstones, avec des paroles inspirées de Passe-Partout. Vraiment, ça m’irrite au plus haut point. SVP, laissez cet anachronisme à Saint-Hubert, même si vous en êtes les inventeurs.

Un rite vieillissant

La CAS surfe trop sur sa réputation. Elle aurait besoin de renouveau. Pourquoi ne pas viser un produit un peu plus haut de gamme, sans vendre son âme au diable? Tenter des menus plus élaborés, de la bière de qualité, et oublier les pelures de patates et les saucisses roulées dans la pâte.

Bonjour la police…

Petit truc pour ceux qui affectionnent infatigablement ce temple du bruit et de la chaise de taverne, vous pouvez épargner 10 % à chacune de vos visites en vous procurant la carte de la Coopérative de consommation des policiers de Montréal. La carte ne vous coûte que 24 $ par année, pour 2 cartes par adresse. Et vous épargnez 10 % sur tout (même l’alcool), valable aussi pour la personne qui vous accompagne, pourvu qu’elle soit sur la même facture. Si vous y dépensez plus de 240 $ par année, vous y gagnerez. Et vous rugirez avec les fidèles du houblon, dans votre cage… dorée.

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