Partis, un beau jeudi soir, casser la croûte asiatique, grecque ou suisse, nous nous sommes finalement échoués dans un restaurant péruvien. Situé à quelques pas de la Marina de Repentigny, cet ancien magasin de meubles accueille, depuis plus d’un an, un couple d’origine péruvienne en mal de liberté.
Installés au Québec depuis une vingtaine d’années, ils travaillaient autrefois dans un restaurant familial, avec leurs trois frères au centre-ville de Montréal. Leur désir d’autonomie leur a fait choisir Repentigny, une banlieue proprette, à l’aise et surtout sans aucun restaurant péruvien. Avec une population qui aime découvrir de nouvelles saveurs.
Un accueil chaleureux
Aussitôt installé dans ce local ingrat, avec plafond de 20 pieds (6 mètres), on aperçoit des costumes d’apparat traditionnels, des instruments de musique, et des tables aux couleurs éclatantes.
Malgré les chaises de taverne branlantes, les serviettes de table en tissu et les coupes à vin de qualité nous rassurent. Une musique latine rythmée remplit l’espace vide.
Ignorant banlieusard
Dora, la dame des lieux nous accueille avec un accent irrésistible. Elle nous explique le menu avec beaucoup de détails. Profane des subtilités de la cuisine péruvienne, on nous initie lentement aux incontournables de cette gastronomie, considérée comme une des plus diversifiées avec la cuisine française, chinoise et hindoue.
Les plats typiques intègrent les aliments originaires de ce coin de pays, comme la pomme de terre, le maïs, l’arachide ou la tomate. Elle nous décrit les plats à base de manioc, une racine avec laquelle on produit de la farine, servant à faire de la semoule.
Une totale découverte
De tempérament prudent, j’avais préalablement choisi le steak « sécuritaire », mais après réflexion j’ai décidé de sauter dans le vide. Pour l’entrée, j’ai opté pour le papa la la hancaina (pomme de terre à la manière de Huancayo), des tranches de pommes de terre bouillies nappées d’une sauce au fromage juste assez piquante. Original et délicieux.
Ma compagne se laissa séduire par le typique Nacho con Guacamole, fait maison, à des kilomètres des préparations industrielles.
Comme repas principaux, j’y allai pour la montagne de calmars et manioc frits, garnis d’une salade d’oignons rouges. Ma tendre moitié jeta son dévolu sur un plat de fruits de mer et riz, inspiré de la cuisine portugaise voisine, appelé Arroz con mariscos, garni de moules et crevettes. L’ajout du mahi-mahi, un poisson à viande blanche, donne à ce plat un goût unique.
Ce n’est pas le Pérou! C’est encore mieux
Dora et Juan-Pedro (Jean-Pierre) possèdent une page Facebook où l’ont peut y consulter leur menu (6 pages), découvrir les sopa (2 soupes), leurs entradas (6 entrées), les platos principales (13 plats principaux) et les postres (6 desserts).
On y apporte son vin et on s’en tire à deux pour 55 $, avant taxes et services. Ouvert du mercredi au dimanche. Le vendredi et samedi, des musiciens sud-américains agrémenteront votre repas. Un voyage culinaire, dépaysant et exotique.
En mars 2010, l’hebdomadaire Hebdo Rive-Nord de Repentigny a publié un excellent article sur ce restaurant. Bonne lecture.